BEETHOVEN

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Description

son concerto pour violon op.61 en ré majeur ; ce qu'a réellement écrit le compositeur. A l’occasion des 250 ans de la naissance de Beethoven (1770-1827), D2L - Arts & Music publie la partition de violon du Concerto en Ré Majeur, réalisée par Régis Boulier, en suivant scrupuleusement le manuscrit du compositeur, ainsi que l’historique de l’œuvre.

Pourquoi le présent ouvrage ?

- pour retrouver ce qu’a réellement voulu Beethoven, sans se baser sur différentes éditions d’interprétation ou Urtext qui comportent erreurs ou omissions. L’original offre notamment de nombreuses autres possibilités inédites (245 mesures !) que nous avons voulu faire figurer dans cet ouvrage. Ces alternatives permettront aux violonistes d’enrichir le concerto en proposant des options différentes, tout aussi intéressantes à découvrir (elles sont notées en « ossia »).

- pour que le soliste puisse en toute occasion (concert, enregistrement, étude, examen ou concours) en donner une interprétation qui soit la plus juste possible des souhaits du compositeur, et non de ceux d’un éditeur.

- le rendre clair (une « lecture à vue » du manuscrit ou du fac-similé étant tout à fait impossible) et pratique, en proposant les doigtés et coups d’archet de Christophe Boulier (Grand-Prix Long-Thibaud, officier des Arts & Lettres).

Historique du concerto

I - Origines

Dans l’écriture de cette œuvre, Beethoven a été influencé par Pierre Rode (1774-1830), Rodolphe Kreutzer (1766-1831), Giovanni-Battista Viotti (1755-1824) et Federigo Fiorillo (1755-ca. 1823), violonistes virtuoses et célèbres compositeurs de cette époque.

Il s’est également fortement inspiré de sa Romance en Sol Majeur op. 40 (1798-1802), de sa Romance en Fa Majeur op. 50 (1798), ainsi que d’un autre concerto pour violon, en Ut Majeur. Celui-ci, écrit entre 1790 et 1792, soit une quinzaine d’années avant celui en Ré Majeur, ne comporte que 259 mesures du premier mouvement. Il est conservé à la Société Philharmonique de Vienne (Musikverein). La partie d’orchestre, qui accompagne celle du violon solo, est pour cordes (premiers et seconds violons, altos, violoncelles et contrebasses), flûte, deux hautbois, deux bassons et deux cors. Il ne porte pas de numéro d’opus, mais la référence WoO 5 (Werke ohne Opuszahl). Il ne fut redécouvert qu’en 1870. Trois violonistes ont « complété » ce concerto : Joseph Hellmesberger, Juan Manén et August Wilhelmj.

II - Création

Le Concerto pour violon en Ré Majeur a été créé le mardi 23 décembre 1806 au Théâtre de Vienne (Theater an der Wien) par le violoniste et chef d’orchestre viennois Franz Clement (1780-1842), par ailleurs directeur musical de ce théâtre et commanditaire de l’œuvre.

Commencée en novembre 1806, elle ne fut achevée que quelques jours avant sa création, et il n’y eut aucune répétition avant le concert. Conscient des difficultés qu’elle posait, Beethoven a ajouté la mention suivante : Concerto par clemenza pour Clement (sic) tout en haut de la première page de son manuscrit…

Il est composé de 3 mouvements :

1) Allegro ma non troppo

2) Larghetto

3) Rondo-Allegro.

On raconte que Franz Clement, qui était également compositeur (il fut notamment l’auteur d’un Concerto en Ré Majeur pour violon en 1805) serait l’auteur du thème de ce dernier mouvement, cependant, nous n’avons trouvé aucun document permettant de confirmer cette anecdote.

III - Dédicace

Le dédicataire, violon solo de l'Orchestre de Vienne, n'est autre qu'un ami d'enfance de Beethoven : Stephan von Breuning (1774-1827). Ils eurent le même professeur de violon à Bonn : Franz Anton Xaverius Ries (1755-1846) dont le fils, Ferdinand, sera par la suite élève de Beethoven (en piano).

C’est à l’occasion du mariage de Stephan von Breuning avec Julie von Vering (1791-1809) que Beethoven offrit cette dédicace.

IV - Critiques

L’accueil du concerto fut pour le moins réservé par la critique et le public. Ceci est tout à fait compréhensible, lorsque l’on connaît les conditions de sa création que nous avons évoquées plus haut (trop peu de temps pour la préparation des musiciens, pas de répétition). C’est quasiment du déchiffrage, pour ne pas dire du décryptage (ceux qui ont vu le manuscrit comprendront) auquel a assisté le public ce jour-là.

N’oublions pas non plus la difficulté de l’œuvre - tous les violonistes en conviendront - même lorsqu’elle est interprétée (et préparée) dans des conditions « normales ».

Ajoutons à cela la longueur du concert ce soir-là. En effet, l’affiche du spectacle mentionne une ouverture de Méhul, une aria de Mozart, un extrait de l’Ode à Sainte-Cécile de Haendel et le concerto de Beethoven, rien que pour la première partie ! La seconde comportait des œuvres de Cherubini, Haendel et Clement (Violine Phantasiren, ainsi qu’une Sonate sur une seule corde, avec le violon « renversé »…).

La presse a parfois qualifié d’injouable le concerto, lui reprochant - outre sa difficulté - son manque de cohérence et des longueurs fastidieuses. On a même parlé de « tumulte continu » de certains instruments.

Cependant, dans l’article paru dans le Allgemeine Musikalischen Zeitung du 7 janvier 1807, signé par le journaliste Johann Nepomuk Möser, on constate tout d’abord que le talent de Clement n’est nullement remis en cause, parlant notamment de « son élégance et sa délicatesse habituelles ». Mais il semble que ses « pitreries » (jouer sa sonate en tenant son violon à l’envers), si elles ont amusé la foule, n’aient pas été très appréciées des véritables connaisseurs.

En résumé, ce n'était guère le meilleur moyen de faire découvrir une nouvelle œuvre. On comprend mieux maintenant pourquoi le succès ne fut pas au rendez-vous et pourquoi le concerto mit bien du temps avant de devenir l’un des chefs-d’œuvre les plus importants du répertoire violonistique.

V - Première édition

Les éditeurs viennois de l’époque n’ont pas voulu du concerto, à l’exception de Muzio Clementi (1752-1832). Pianiste virtuose, chef d’orchestre, pédagogue, compositeur, facteur de pianos… et éditeur, Clementi rencontra Beethoven en 1807 et lui acheta les droits du concerto. Une convention fut établie à Vienne, le 20 avril de cette année. L’éditeur devait payer au compositeur la somme de 200 £ pour les manuscrits suivants : 3 quatuors (op. 59), la 4e symphonie, l’Ouverture de Coriolan, le 4e concerto pour piano, le Concerto pour violon ainsi que sa transcription pour piano. Cette dernière, parfois appelée Concerto n° 6 pour piano, porte le numéro d’opus 61a. Réalisée en 1807, elle est dédiée à Julie von Breuning (la jeune épouse du dédicataire de l’œuvre originale, par ailleurs très bonne pianiste).

La première édition date de 1808. La page de titre, en français, mentionne précisément : Concerto pour le violon avec accompagnement de deux violons, alto, flûte, deux hautbois, deux clarinettes, cors, bassons, trompettes, timballes (sic), violoncelles et basse. Composé et dédié à son ami Monsieur de Breuning, secrétaire aulique au service de Sa Majesté l’Empereur d’Autriche, par Louis van Beethoven. Œuvre 61. A Vienne et Pesth au Bureau des arts et d’industrie. (N.d.A.: Pesth, ou Pest, est l’ancienne ville qui forma en 1873, avec Buda et Obuda, la ville de Budapest).

VI - Manuscrit

Le manuscrit original est conservé à la Bibliothèque Nationale d'Autriche sous la référence Mus. Hs. 17.538. Jusqu’en 1857, il était en la possession d’un ancien élève de Beethoven, le compositeur Carl Czerny (qui avait pris avec lui de nombreuses leçons de piano, entre 1800 et 1803). Ce dernier en fit don à la kaiserlich-königliche Hofbibliothek de Vienne (l’actuelle Osterreichische Nationalbibliothek ou Bibliothèque Nationale d’Autriche) dans son testament du 13 juin 1857.

VII - Reconnaissance

Après sa création en 1806, le concerto fut interprété par Pierre Baillot (1771-1842) à Berlin en 1812 (c’est probablement la seule autre interprétation du vivant du compositeur), puis en 1834 à Vienne par Henri Vieuxtemps (1820-1881). Mais l’œuvre  ne s'imposa sur le plan international que plus tard, grâce à Joseph Joachim (1831-1907), qui la joua pour la première fois en 1844 (il avait 13 ans), à Londres, sous la direction de Felix Mendelssohn.

Depuis, c’est devenu, nous le répétons, l’un des chefs-d’œuvre les plus interprétés et les plus enregistrés du répertoire violonistique. A ce jour, on a répertorié plus de 250 enregistrements de ce concerto, le premier ayant été réalisé en 1925 par Josef Wolfsthal (1899-1931). Yehudi Menuhin (1916-1999) et David Oïstrakh (1908-1974) l’ont enregistré une dizaine de fois chacun. Parmi plusieurs excellents enregistrements, la version de Christian Ferras (1933-1982) est une des meilleures que nous ayons entendues (avec le Philharmonique de Berlin, placé sous la direction d’Herbert von Karajan, en 1967).

Enfin, vous trouverez une cadence pour le 3e mouvement du concerto. Ecrite en remerciement pour mon frère et en hommage au grand compositeur que fut Beethoven, elle est intitulée Cadenza par clemenza pour Christophe.

 

 

Caractéristiques
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D2L arts et music

Régis Boulier est cofondateur de plusieurs associations musicales, parmi lesquelles L'Académie de Jeunes Solistes, dont il assure la direction technique depuis sa création en 2006. Cette académie de haut niveau, reconnue d'intérêt général, propose des cours de perfectionnement gratuits, assurés par des professeurs de renommée internationale. 1er prix de solfège spécialisé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris à l’âge de 12 ans, membre de la SACEM depuis 1990, ses œuvres ont été interprétées dans le monde entier et ont fait partie de nombreux programmes de concours et d'examens. La presse fait état de "talents d'arrangeur... écriture séduisante... trouvailles violonistiques particulièrement intéressantes... transcriptions habilement faites... superbes arrangements… fidélité aux originaux, science de la transcription… arrangement de haute virtuosité..."

Partitions publiées : 

- 10 chez Combre / Lemoine : henry-lemoine.com/fr/catalogue/compositeur/boulier-regis

- 19 aux Editions Soldano : editions-soldano.fr/1970/01/01/boulier-rgis

- 2 chez Sempre più : semprepiu-editions.com/boutique/cordes/le-barbier-de-seville-volume-1

- environ 50 oeuvres enregistrées en CD et DVD chez Promusica et REM Editions : www.christophe-boulier-violon.fr/